L’éjaculation précoce est un trouble de l’éjaculation qui touche environ un homme sur quatre. Ce trouble est associé à une perte de contrôle possible sur l’éjaculation chez l’homme. Il se manifeste par une éjaculation prématurée qui survient seulement une à trois minutes après la pénétration. Ce problème éjaculatoire peut engendrer des frustrations dans le couple étant donné que bien souvent, la partenaire ressort insatisfaite de ces rapports sexuels très vite expédiés. Alors, qu’est-ce que vraiment l’éjaculation précoce ou prématurée ? Touche-t-elle une catégorie d’hommes bien précise ? Existe-t-il des solutions pour traiter efficacement ce genre de troubles de l’éjaculation ?
Quelle est la définition du terme éjaculation précoce chez les hommes ?
L’éjaculation précoce aussi désignée par l’éjaculation prématurée est considérée comme étant l’un des troubles sexuels masculins les plus fréquents. Bien que les définitions varient d’un pays à un autre, dans un sens large, celle-ci peut tout de même se traduire par les différents symptômes suivants (selon l’OMS, l’International Society for Sexual Medicine, certains sexologues…) :
- Une éjaculation fréquente ou régulière qui pourrait survenir trop rapidement suite à des stimulations minimes. Que ce soit avant, pendant ou après la pénétration sans que cela ne soit souhaité par l’un des partenaires.
- Des répercussions psychologiques négatives des suites de frustration, de souffrance psychologique et aussi de baisse d’intimité sexuelle.
- Une incapacité à « retarder », contrôler ou à retarder l’éjaculation sans que celle-ci ne soit en relation avec un quelconque effet direct de consommation de drogues.
Néanmoins, ces symptômes sont à prendre avec des pincettes. En effet, il est important de savoir discerner une telle pathologie de l’éjaculation prématurée survenant cette fois lors du premier rapport sexuel avec une nouvelle partenaire. Cette dernière pouvant, dans ce cas précis, être considéré comme une réaction normale. De plus, l’éjaculation précoce ne devient problématique que si elle survient de manière fréquente voire systématique et constitue une véritable gêne dans la relation.
Aussi, l’éjaculation est définie comme un processus fondamentalement réflexe. En d’autres termes, il est impossible de le contrôler en soi. Pour certains, il est possible de prolonger leur excitation et même de tenir longtemps lors de leurs rapports sexuels. Toutefois, il reste impossible d’avoir un réel contrôle sur son éjaculation.
Quels sont les différents types de l’éjaculation précoce connus ?
Selon comment et quand elle survient, l’éjaculation prématurée est présente sous deux formes distinctes :
- L’éjaculation précoce « primaire ». Elle survient systématiquement dès les premiers rapports sexuels, avec des différentes partenaires et ce pendant toute la vie.
- L’éjaculation précoce « secondaire » : celle-ci est acquise. Elle peut apparaitre sans avoir été présente dans de précédents rapports sexuels. Bien souvent, elle a pour origine des maladies responsables de ce trouble comme une prostatite qui est la plus commune ou même des problèmes psychologiques voire des troubles neurologiques.
Quels sont les hommes pouvant être touché par l’éjaculation précoce ?
Bien que la que la prévalence des personnes touchées ne peut être déterminée de façon précise en vue des divergences des études ainsi que des définitions choisies, des chiffres approximatifs existent toutefois afin d’estimer le nombre de la population touchée. Ainsi, près de 7 à 10% des hommes occidentaux pourrait être touché par cette pathologie. 20 à 30% à l’échelle mondiale sachant que ces chiffres restent stables avec l’âge.
Aujourd’hui et malgré la libération de la société et de la parole, seulement 13% des hommes concernés consultent un médecin ou un sexologue. Pour beaucoup d’autres, cette question peut s’avérer gênante au point de subir ce trouble toute leur vie. Pourtant, des traitements adaptés existent bel et bien et arrivent à assurer une certaine amélioration des rapports sexuels.
D’un autre côté, certaines personnes ont tendance à s’imaginer « une fausse éjaculation prématurée ». Ces personnes ont, dans les faits, un IELT pouvant être considéré normal et tout à fait correct mais cela est loin de leur convenir et de les satisfaire. De plus, les hommes persuadés d’être atteint de l’éjaculation précoce sont même capables de ressentir leur éjaculation davantage encore plus prématurée qu’elle ne l’est en réalité, ce qui peut considérablement affecter leur moral et leur situation psychologique ainsi que celle de leur partenaire.
Mais alors comment pouvons-nous vraiment savoir si on est éjaculateur précoce ?
La définition donnée par les spécialistes ne permet pas de déterminer, de façon objective, si un homme est atteint d’éjaculation précoce. C’est dans le but de pallier à cette problématiques que des auteurs ont suggéré un moyen d’évaluation plutôt intéressant se basant sur la gestion du temps. En plus clair, cette méthode de gestion de l’éjaculation se travaille en mesurant le temps de latence de l’éjaculation intra-vaginale (ou IELT). Elle implique ce laps de temps séparant la pénétration et l’éjaculation.
En 2005, une étude ayant essayé de déterminer la mesure de ce temps moyen. Ce temps s’est révélée d’une moyenne de 5 minutes et 24 secondes. Par la suite, une étude clinique de patients se prétendants « éjaculateurs précoces » ont donné les résultats suivants :
- 80 % des éjaculateurs précoces éjaculent au bout de 30 secondes.
- 10 % tenaient encore entre 40 à 60 secondes tout au plus.
- Les autres 10 % restants éjaculent dans les 1 à 2 minutes.
Cette étude a permis à des chercheurs de définir l’éjaculation prématurée comme étant un véritable dysfonctionnement éjaculatoire avec une mesure de l’IELT obligatoirement inférieure à une minute et 30 secondes.
Quelle est l’origine de l’éjaculation précoce ?
Maintenant que l’on sait où se situe la mesure d’un IELT pour un éjaculateur précoce. Il est temps de savoir à quoi est-elle dû une éjaculation prématurée ? Pour répondre à cette question, il faut savoir qu’une telle dysfonction peut avoir différentes origines. Tout d’abord, la première origine évoquée pourrait être une probable prédisposition génétique qui augmenterait la suspicion de l’existence d’un seuil de déclenchement du réflexe éjaculatoire relativement bas. Ceci dit, ce trouble est pour la plupart du temps déclenché suite à des causes médicales ou sexologiques qui conduisent à la précipitation de leur apparition.
Dans les cas où l’éjaculation précoce a toujours fait partie de votre vie, cela peut être dans un premier temps lié à des causes sexologiques responsables de ce qu’on appelle une « sur-stimulation » comme une surexcitation sexuelle. Une partenaire particulièrement attirante, des attributs généreux et même les sens décuplés à son contact peuvent conduire à des montés d’excitation incontrôlés et contribuer à une éjaculation précoce.
D’autres causes médicales peuvent aussi être à l’origine de cette pathologie en particulier dans le cas où l’éjaculation précoce est acquise. La principale étiologie les plus répandues sont :
- La prostatite chronique.
- La dysthyroïdie.
- L’insuffisance érectile.
Aussi, de nombreux facteurs peuvent être liés à l’éjaculation prématurée, comme les problèmes de santé et les problèmes psychologiques. Dès lors, le stress, l’anxiété et les troubles émotionnels sont en première ligne.
Les facteurs biologiques
Bien que les causes exactes soient la plupart du temps méconnues, des facteurs biologiques agissent comme des déclencheurs favorisant les troubles de l’éjaculation. On peut donc citer dans cette catégorie :
- Une sensibilité aigue du gland.
- L’hyper-excitabilité du réflexe éjaculatoire.
- L’inflammation de la prostate peut entraîner des dysfonctionnements pendant la phase d’éjaculation.
- Des troubles survenant au niveau du cerveau obstruant la transmission de messages nerveux ou provoquant une hypersensibilité de quelques récepteurs nerveux (en particulier ceux des récepteurs liés à la sérotonine). Ils peuvent survenir après un choc ou un accident grave, lorsqu’un canal nerveux, comme la moelle épinière, se retrouve fortement abîmé, voir rompu.
- Les éjaculations précoces peuvent être dues à un manque de Sérotonine, découlant de facteurs psychologiques, comme le stress, mais aussi à cause du manque de soleil, qui stimule sa fabrication. Les carences en Tryptophane suite à une mauvaise alimentation, risquent également faire baisser le taux de Sérotonine dans le corps.
- La glande thyroïdienne est responsable de la fabrication d’hormones. Un dysfonctionnement thyroïdien peut perturber le système nerveux et donc l’éjaculation masculine.
- Une maladie neurologique telle que la sclérose en plaques.
Le stress: le manque de confiance en soi et la peur de mal faire
Le stress est une cause très fréquente d’éjaculation précoce. On le retrouve notamment au début de la vie sexuelle ou après une longue période d’abstinence. Une compagne ou un compagnon agressif, autoritaire, ou tenant des propos humiliants, installera un climat défavorable à l’épanouissement sexuel, au partage, à la communication et à la détente. Si elle ou il vous dévalorise, cela influencera négativement votre estime de vous. L’émotion et l’envie de “bien faire” face à une nouvelle ou un nouveau partenaire sexuel peuvent aussi jouer dans les problèmes d’éjaculation. L’homme doit apprendre à se détendre et à ne pas se mettre la pression.
Comment évolue l’éjaculation précoce et quelles ses complications possibles ?
L’éjaculation prématurée n’est pas encore considérée comme étant une maladie en soi. C’est néanmoins un trouble susceptible de devenir problématique et même une véritable gêne à la fois pour le concerné mais aussi dans le couple. Source d’inconfort et de frustration, les conséquences psychologiques ne tardent pas à arriver. Aussi, les hommes souffrants de ce trouble développeraient des symptômes de dépression, de l’anxiété et même d’abstinence totale de prendre d’autres partenaires sexuelles ou même de relations amoureuses.
Il n’en faut pas plus pour comprendre que l’éjaculation précoce peut être néfaste pour la psychologie humaine à la fois pour le concerné et dans le couple. Afin d’améliorer son quotidien, il est important avant que cela ne prenne des proportions plus inquiétantes voire irréversibles.
Quels sont les méthodes et traitements possibles ?
Certains cas relevant de la pathologie organique. Il est important de procéder à un traitement qui peut s’occuper en priorité de la dysthyroïdie, de l’infection urinaire ainsi que de la dysfonction érectile. Néanmoins, l’écrasante majorité du temps, il s’agit de dysfonctionnement d’origine purement psychologique. Aussi, seul la dapoxétine est reconnu comme traitement médicamenteux autorisé par l’AMM dans le marché français supposé traiter l’éjaculation précoce. Elle est disponible en pharmacie sous le nom de Prigligy.
Les spécialistes recommandent tout un tas de techniques pouvant améliorer la vie sexuelle des hommes souffrants de l’éjaculation précoce comme :
Le stop and go et le squeezing
Tout d’abord, la technique la plus connu du stop and go. Elle consiste à marquer un temps d’arrêt lorsque l’excitation est maximale. Le couple devra alors stopper tout mouvement dès que l’homme voit l’excitation venir. Cette technique reste toutefois très discutée. En effet, elle ne permet pas à la femme d’atteindre réellement le plaisir, ce qui peut s’avérer très frustrant. Plus encore, cette méthode reste inutile pour l’homme qui a peine à anticiper le point d’excitation imminente. Ensuite, l’autre technique étant le squeezing. Pour cette technique tout aussi peu prometteuse, la femme se voit confier la lourde tâche d’exercer une pression de son pouce sur le frein afin d’étrangler le gland.
Le préservatif
Nous pouvons également évoquer le préservatif qui peut se révéler efficace dans la limitation des sensations au niveau du gland. Certains d’entre eux sont même renforcés dans cette partie-là en les fabricant plus épais. Nous citerons notamment les préservatifs contenant des anesthésiques locaux.
Pour aller plus loin
Dernièrement, une nouvelle technique fait son apparition, il s’agit de la respiration sexo-corporelle. Cette technique se révèlent assez prometteuse. Elle consiste à donner l’initiative à l’homme de faire un travail de rééducation sur lui-même. Cela passe par des exercices de respiration par le ventre. Il prend une inspiration par la bouche, gonfle le ventre, puis expire par le nez en vidant tout. Un mouvement de bassin vient agrémenter la respiration. Ce n’est que par la suite qu’il commence à se masturber en effectuant lui-même les mouvements de va-et-vient. Une fois cette étape franchie, l’homme peut inviter sa partenaire à le masturber délicatement tout en respectant les mouvements de respirations. A l’issue de celle-ci, un rapport sexuel avec pénétration peut alors être envisagé entre les deux partenaires.
Jean Marie Corda un sex coach français propose également un workout pour retarder l’éjaculation. Pour en savoir plus cliquer sur ce lien : workout retarder l’éjaculation.
N’oubliez pas, il est toujours recommandé de consulter afin d’être d’avoir à la fois la bonne définition du trouble ainsi que la bonne technique à adopter.
Vous aimerez également :
5 réflexions au sujet de “Qu’est ce que l’éjaculation précoce ?”